Cabane, Joyn Hut et Quiet Motion: Espace intime

Nous verrons dans cet articles différents travaux qui s’inscrivent dans l’esprit de création d’un espace intime, mais restant toujours ouvert sur l’extérieur. Certaines des oeuvres des frères Bouroullec, que je ne citerais pas toutes, peuvent répondre à cette philosophie. Approchant la micro-architecture ou bien l’installation, il y a la « Cabane » (2001), la « Joyn Hut » (2004) ou la « Quiet Motion »  (2013). Dans le même esprit pouvaient s’inscrire les autres pièces de la série « Joyn », le « Highcove Sofa » (2006) ou bien même le « Lit clos » (2000), que nous avons déjà vu. Cependant, je m’intéresserais ici, plutôt qu’au mobilier, à la question de l’abris.

La « Cabane » est, comme son nom l’indique, une réalisation s’apparentant à une cabane. Crée pour la galerie Kreo en 2001, il s’agit d’une structure en polypropylène, laine, métal et mousse, de 390x200x180 centimètres. Cette conception n’a pas été commercialisée et est le sujet d’une édition limitée à trois pièces. Les frères Bouroullec expliquent son concept dans le livre « Ronan et Erwan Bouroullec » publié par Phaidon en 2003:

« La ‘Cabane’ définie simplement un périmètre, et ce de l’intérieur et de l’extérieur, parce qu’elle échappe aux typologies suggérant un usage particulier, retournant à la simple idée de frontière. »(1) 

Bouroullec R. et Er., "Cabane", 2001, métal, polypropylene, laine, mousse, 390x200x150 cm., © Morgane Le Gall, (158,75x132,29 mm.).

Bouroullec R. et Er., « Cabane », 2001, métal, polypropylene, laine, mousse, 390x200x150 cm., © Morgane Le Gall, (158,75×132,29 mm.).

Les bandes qui soutiennent la structure se croisent et s’enlacent. Je ne peux m’empêcher de mettre en rapport cette réalisation à la typologie de la « cabane primitive ». Marc-Antoine Laugier a longuement étudié ce concept. Il s’agirait d’une cabane assez essentialiste, ne comportant que quatre pieds pour la soutenir et un toit pour la recouvrir. Elle ne serait composée que du strict minimum, bannissant toute idée d’ornementation superflue. Les ouvertures font partie intégrante de cette structure. De cette façon, la cabane presque dénudée des frères Bouroullec peut s’approcher du concept de la cabane primitive. De la même manière, les « vides » et les ouvertures font de la « Cabane » ce qu’elle est: une délimitation. Mais plutôt que d’être utilitaire, cette cabane est un agrément, une réinterprétation contemporaine.

Bouroullec R. et Er., "Cabane", 2001, métal, polypropylene, laine, mousse, 390x200x150 cm., © Morgane Le Gall, (92,6×38,36 mm.).

Bouroullec R. et Er., Dessins préparatoires – « Cabane », © Ronan et Erwan Bouroullec, (92,6×38,36 mm.).

Car c’est bien là le but principal de cette réalisation;  la création d’une frontière subtile entre un intérieur intime et une dimension extérieure. D’une manière un peu moins subtile, la « Joyn Hut » vient redéfinir l’espace. Elle est créée en 2004 pour Vitra, accompagnant une gamme de fournitures pour bureaux. Il s’agit d’une réalisation en bois solide, tissus et acier peint 440x250x220 centimètres. La structure est relativement simple: deux supports en bois fondent le socle et sont recouverts par un autre support formant le toit. Les « vides » laissés sont complétés par de fines bandes de tissus blanc, semi-opaque. La hutte n’est pas close, mais ouverte de chaque côté, créant un espace de concentration à l’intérieur du lieu de travail. 

Bouroullec R. et Er., « Joyn Hut », 2004, bois, acier peint, tissus, 440x250x220 cm., © Paul and R & E Bouroullec, (410,1×310,88 mm.).

Un espace semi-privé est ainsi délimité. Les effets de lumière crées par les parois fines et la silhouette des objets ou des humains, peut évoquer les ombres chinoises. Tout un univers est crée, mystérieux mais pas sombre, offrant la possibilité de le découvrir si on observe bien.

Bouroullec R. et Er., "Joyn Hut", 2004, bois, acier peint, tissus, 440x250x220 cm., © Paul and R & E Bouroullec, (216,42x145,78 mm.).

Bouroullec R. et Er., « Joyn Hut », 2004, bois, acier peint, tissus, 440x250x220 cm., © Paul and R & E Bouroullec, (216,42×145,78 mm.).

« Quiet Motion » s’inscrit dans un univers sensiblement différent de la « Cabane » et de la « Joyn Hut ». Cependant, on retrouve toujours l’idée de la formation d’une dimension intime et éphémère, dans le temps et l’espace. « Quiet Motion » a été conçu en partenariat avec la société BMW i, en accord avec sa gamme d’automobiles électriques et respectueuses de l’environnement; à l’occasion de la Design Week 2013 de Milan. Ces constructions se sont établies durant six jours dans la cour de la Facoltà Teologica dell’Italia Settentrionale, à Milan. 

Bouroullec R. et Er. & BMW i, "Quiet Motion", 2013, © Tahon & Bouroullec, (211,67x139,43 mm.).

Bouroullec R. et Er. & BMW i, « Quiet Motion », 2013, © Tahon & Bouroullec, (211,67×139,43 mm.).

« Quiet Motion » est conçu selon une logique de respect de l’environnement. Ce sont des plateformes circulaires recouvertes d’un toit lui aussi circulaire, d’où pendent des bandes de tissus (utilisé pour les « Clouds« ), sur lesquelles on peut s’asseoir. Le dispositif tourne lentement sur lui même, en harmonie avec ses semblables. La structure générale est faite en liège et en métal, tandis que le siège est recouvert du même cuir que les automobiles. Le mécanisme faisant tourner l’engin est silencieux, étant basé sur le modèle de celui des voitures électriques.

On pourrait assimiler poétiquement les « Quiet Motion » à un carrousel, dont la forme est proche. Il crée un univers momentané, calme et reposant. Le spectateur peut s’asseoir dessus et regarder le monde tourner lentement autour de lui, contempler le paysage et voir le temps défiler.

Ainsi, ces trois installations, approchant la micro-architecture, se rejoignent en un même lieu: la création ou la définition d’un espace éphémère. Si les deux premières s’apparentent à une cabane, la dernière approche l’air de jeu; côtoyant toutes un espace-temps particulier et devenant le lieu d’un fort potentiel poétique.

(1) « The ‘Cabane‘ simply defines a perimeter, and thus an inside and outside, because it escapes typologies suggesting a particular use, returning to the simple idea of the boundary. “ – Extrait de « Ronan & Erwan Bouroullec », Phaidon, 2003.

Présentation et détail des objets: Bouroullec.com

« Joyn Hut », vitra.com, En ligne, ‹http://www.vitra.com/fr-fr/product/joyn, consulté 13/04/2014.

« Press Release. Quiet Motion », bmwgroup.com, En ligne, ‹https://www.press.bmwgroup.com/global/pressDetail.html?title=bmw-i-in-partnership-with-ronan-and-erwan-bouroullec-present-the-installation-quiet-motion-during-the&outputChannelId=6&id=T0139561EN&left_menu_item=node__4314, consulté le 13/04/2014.

Vidéo: « Quiet Motion » (de Juurian Booij), Support: Vimeo, 02:14 mn., © 2013 Ronan et Erwan Bouroullec. 

Boutique A-Poc pour Issey Miyake

Issey Miyake, un designer textile japonais, fait appel aux frères Bouroullec en 2000, pour sa boutique parisienne « A-Poc ». Issey Miyake est particulièrement connu pour sa ligne de textiles et parfums « Pleats Please« . Créée en 1993, cette collection de vêtements a connu une ré-édition tous les ans jusqu’à aujourd’hui. Ainsi, peut-on réellement considérer comme étant de la « mode » – donc un phénomène éphémère destiné à disparaître après une saison – un vêtement qui a perduré sans lasser durant deux décennies? Miyake qualifie ces habits, dans une monographie dédiée aux « Pleats Please »:

« Ni couture, ni mode, les Pleats Please sont ‘simplement des vêtements’. » (1)

Le concept de ces vêtements se base totalement sur le processus industriel de production du tissus. Conçu en polyester, le vêtement est coupé et cousu deux fois et demi plus grand que sa taille finale. Il est ensuite pressé entre deux feuilles de papier et chauffé. Des plis permanents le marquent, s’adaptant à la forme du corps sans jamais se déformer. Les vêtements de la gamme « Pleats Please » peuvent ainsi aller à tout le monde tant leur élasticité est grande; ne nécessitant aucun type de soin particulier et ce, sans jamais connaître d’altération. Le type de plissé peut-être choisi en fonction du vêtement, vertical ou horizontal, lui donnant du mouvement et une certaine dimension architecturale. La gamme de vêtements est diversifiée, on trouve des pantalons, hauts, jupes ou robes de couleurs variées et chatoyantes, gardant toujours leur esprit profondément pratique et rationnel.

Miyake I., "Pleats Please", Collection Printemps-Eté 2014, © Issey Miyake, (264,58x132,29 mm.).

Miyake I., « Pleats Please », Collection Printemps-Eté 2014, © Issey Miyake – Isseymiyake.com, (264,58×132,29 mm.).

Quant à A-Poc, il s’agit d’un concept qu’Issey Miyake a développé avec le designer industriel, Dai Fujiwara. A-Poc est l’acronyme de « A Piece of Clothe« , signifiant « un morceau de vêtement ». L’idée est plutôt ludique et interactive, il s’agit de: « vêtements-tubes aux contours prédessinés à découper suivant les pointillés. » (2) La boutique qui présente ces vêtements est autant un concept que l’habit lui-même. En effet, plus que de mettre en valeur une pièce particulière, c’est l’idée générale qui est soulignée.

Il s’agit du premier travail d’architecture intérieure confié aux frères Bouroullec. Jusqu’ici, ils s’intéressaient plutôt au mobilier ou aux installations. Certes, certains de leurs travaux ont été qualifiés de « micro-architecture », cependant, il ne s’agissait pas encore d’un véritable travail architectural. Ronan et Erwan Bouroullec ont conçu la boutique comme un espace évolutif. En effet, la mise en scène intérieure varie tous les six mois. Ainsi, pour répondre à ce processus de modification, l’architecture intérieure a du s’adapter. Ils ont organisé un espace très ouvert, permettant nombre de variations. Pour la structure de l’espace d’exposition, ils ont utilisé du Corian®. Il s’agit d’un matériau produit par la société DuPont, qui offre de grandes possibilités de création et une très bonne résistance. Les frères Bouroullec ont exploité cette matière blanche par des lignes, des courbes au design épuré et sobre.

Bouroullec R. et Er., "A-Poc", bois peint, vert, polyuréthane, 120 m.², © Morgane Le Gall, (158,75x129,38 mm.).

Bouroullec R. et Er., « A-Poc », bois peint, vert, polyuréthane, 120 m.², © Morgane Le Gall, (158,75×129,38 mm.).

La structure d’exposition du tissus et des vêtements s’étant sur les murs et le plafond. Trois barres horizontales, de différentes hauteurs, soutiennent les vêtements. D’autres supports sont placés au plafond, desquels peuvent pendre des cintres sur lesquels sont accrochés des vêtements. La tête du cintre n’est pas apparente, se trouvant vers le haut de l’accroche, ainsi, un long fil vient pendre du plafond et aboutit sur un vêtement.

Bouroullec R. et Er., "A-Poc", bois peint, vert, polyuréthane, 120 m.², © Morgane Le Gall, (74,87x92,6  mm.).

Bouroullec R. et Er., « A-Poc », bois peint, vert, polyuréthane, 120 m.², © Morgane Le Gall, (74,87×92,6 mm.).

Des magnets ont aussi été utilisés pour accrocher les vêtements. De grandes plaques verticales, s’apparentant à des tableaux voulant montrer l’objet exposé, sont disposées à différents endroits de la boutique. D’autres plaques verticales sont disposées de part et d’autre de l’espace, pouvant supporter des chaussures, des sacs ou des accessoires quelconques. Des rouleaux de tissus sont installés à certains endroits, rappelant le concept de la boutique: une gamme de vêtement que l’utilisateur peut choisir de couper. Enfin, de larges plateformes verticales ressemblant à des tables de couturier, permettent au personnel de la boutique de découper le tissus au gré des envies de l’acheteur.

Bouroullec R. et Er., Croquis - Boutique "A-Poc", ©  Bouroullec & Sara Manuelli, (179,12x109,92 mm.).

Bouroullec R. et Er., Croquis – Boutique « A-Poc », © Bouroullec & Sara Manuelli, (179,12×109,92 mm.).

Ainsi, la boutique A-Poc est conçu comme un espace profondément modulable et évolutif. Elle combine les fonctions de boutique, d’espace conceptuel et d’atelier. L’idée de « A Piece of Clothe » mise au point par Miyake et Fujiwara apparait dans la conception intérieure de la boutique. C’est dans un univers sobre, clair, parsemé de quelques touches de couleur, qu’évolue sans cesse la boutique.

(1)Midori Kitamura, « Pleats Please. Issey Miyake« , 2012, Berlin, Taschen, p. 46.

(2)Paquin Paquita, « Quelle A-Poc« , libération.fr, En ligne, ‹http://www.liberation.fr/guide/2000/09/11/quelle-a-poc_336802, consulté le 13/04/2014.

« Entre les plis« , taschen.com, En ligne, ‹http://www.taschen.com/pages/fr/catalogue/fashion/all/04458/facts.pleats_please_issey_miyake.htm, consulté le 13/04/2014.

Hammen Emilie, « Issey Miyake: Le couturier qui voulait être designer« , strabic.fr, En ligne, ‹http://strabic.fr/Issey-Miyake-le-couturier-qui, consulté le 13/04/2014.

Manueli Sara, « Design for Shopping« , 2006, Londres, Laurence King Publishing, p. 178-181.

Vidéo: « Issey Miyake – APOC Galaxy » (de Trillium Studios), Support: Vimeo, 01:26 mn., © 2008 Issey Miyake Design Studio & Trillium Studios.

Boutique A-Poc, Adresse: 47, rue des Francs Bourgeois. 75004, Paris, France.

Ronan & Erwan Bouroullec aux Arts décoratifs

 Du 26 avril au 1er septembre derniers, les frères Bouroullec faisaient l’objet d’une exposition au musée des Arts décoratifs de la ville de Paris. Grande rétrospective de leurs quinze années de carrière, leurs oeuvres prenaient place sur un ensemble de 1000 mètres carrés. Tous les aspects de leur travail sont représentés, du mobilier à l’installation monumentale, en passant par leurs croquis et leur processus de conception d’un objet. Ronan et Erwan Bouroullec pensent la scénographie de l’espace d’exposition. Dominique Forest, conservatrice du département Moderne et Contemporain est la commissaire d’exposition, assistée par Marianne Brabant, assistante de conservation.

Affiche: Exposition - Ronan et Erwan Bouroullec. Momentané, Musée des Arts décoratifs de la ville de Paris, © Les arts décoratifs, (169,34x254 mm.).

Affiche: Exposition – Ronan et Erwan Bouroullec. Momentané, Musée des Arts décoratifs de la ville de Paris, © Les arts décoratifs, (169,34×254 mm.).

A peine entrés dans l’exposition, nous sommes déjà submergés par une vague impressionnante de tissus colorés, plastique ou polyester. Il s’agit des « Algues« , « North Tiles« , « Twigs » et « Clouds », trônant majestueusement dans la nef principale. Ces quelques unes de leurs oeuvres monumentales, approchant la micro-architecture tant leurs dimensions sont grandes, nous impressionnent par leur association. Le ton est donné: le reste de l’exposition nous immergera complètement dans le travail des frères Bouroullec.

Bouroullec R. et Er. & Musée des Arts décoratifs de Paris, Exposition "Momentanée", Entrée, © Architecture Interieure Cree, (83,87x128,05 mm.).

Bouroullec R. et Er. & Musée des Arts décoratifs de Paris, Exposition « Momentanée », Entrée, © Architecture Interieure Cree, (83,87×128,05 mm.).

Les murs de salle qui suit, dans le transept, sont entièrement occupés par des centaines de croquis des frères Bouroullec. On découvre des dessins au stylo, pastel, crayon, étonnement bruts. On repère certains traits, que toute autre personne aurait certainement du mal à concevoir, mais qui recueillent une idée, un concept que les frères Bouroullec feront souvent passer du papier à l’état matériel.

Bouroullec R. et Er., Croquis de l'exposition momentanée, nef secondaire, salle des croquis, © Bouroullec, (209,81x145,25 mm.).

Bouroullec R. et Er., Maquette de l’exposition « Momentanée », nef secondaire, salle des croquis, © Bouroullec, (209,81×145,25 mm.).

La longueur entière de la salle, ou presque, est occupée par une série de bureaux, instaurant une ambiance bureaucratique assez étonnante au sein d’une exposition. L’ensemble aurait pu être froid si le mobilier n’avait pas été conçu pour laisser à l’individu une part d’intimité. Ainsi, chaque bureau, qu’il s’agisse des « Workbay » crées pour Vitra en 2013, poussant particulièrement le côté « sphère intimiste » au sein de l’espace de travail, ou bien les « Corktable », assure une dimension semi-privée à l’utilisateur. Sur quelques uns des bureaux sont posées des lampes de chevet à la lueur douce, accompagnant la lecture du catalogue d’exposition, disposé sur les tables.

Nous avançons un peu plus et tombons sur une vidéo, projetée sur l’un des murs. Plutôt que d’être installée dans une salle sombre, comme c’est souvent le cas dans de nombreuses expositions; la projection se situe dans la nef éclairée par les gigantesques fenêtres donnant sur le jardin des Tuileries. Des chaises, dont la « Vegetal Chair » (2008) ou la « Osso Chair » (2011) sont installées en face de l’écran, invitant le visiteur à s’asseoir. La vidéo explique le processus de création des frères Bouroullec, la manière dont ils mènent à bien leurs projets, du croquis à la réalisation matérielle en passant par les maquettes et expérimentations.

Nous entrons ensuite une nouvelle fois dans la nef principale, dont la longueur était séparée par un immense rideau d’Algues. Au centre se trouve une grande plateforme, sorte de gigantesque matelas aux couleurs reposantes, du blanc, gris, vert ou du bleu, véritable invitation au repos. Il s’agit du « Textile Field » crée en 2011 à l’occasion du London Design Festival. D’ailleurs, les visiteurs n’hésitent pas à retirer leurs chaussures et à monter dessus, s’asseyant ou s’allongeant le temps d’un petit moment de ressource.

Bouroullec R. et Er., "Textile Field", 2011, mousse et tissus colorés, dim. inconnues,  © Studio Bouroullec & V&A Images, Victoria and Albert Museum, (211,67x141,02 mm.).

Bouroullec R. et Er., « Textile Field », 2011, mousse et tissus colorés, dim. inconnues, © Studio Bouroullec & V&A Images, Victoria and Albert Museum, (211,67×141,02 mm.).

Le reste de l’exposition passe rapidement. Nous croisons plusieurs de leurs oeuvres emblématiques, comme le « Lit clos » (1997) ou les « Vases combinatoires » (1997), ainsi que des photographies et autres conceptions. Des alarmes sont mises en place dans cette partie de l’exposition, sonnant lorsque le spectateur s’approche trop près de l’objet. Cela surprend au début et devient rapidement agaçant, mais ne gâche en rien le plaisir de découvrir les oeuvres des frères Bouroullec de nos propres yeux. Sortis de l’exposition, nous sommes satisfaits. La scénographie était telle que le spectateur pouvait entrer en contact direct avec les oeuvres et objets. La relation souvent froide et distante, courante dans de nombreuses exposition, s’amenuise et laisse place au plaisir d’expérimenter les objets de nous-même. Ainsi, cette exposition permet un véritable plongeon dans l’univers de Ronan et Erwan Bouroullec. Le temps d’une heure, le monde extérieur disparait, pour emmener le spectateur dans une vague d’oeuvres monumentales, mobilier et installations, toujours plus étonnants les uns que les autres.

Fèvre Anne-Marie, « Les frères Bouroullec: un grand moment », next.libertation.fr, En ligne, ‹http://next.liberation.fr/design/2013/05/01/les-freres-bouroullec-un-grand-moment_900230, consulté le 11/04/2014.

« Ronan et Erwan Bouroullec. Momentanée », lesartsdecoratifs.fr, En ligne, ‹http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/arts-decoratifs/expositions-23/archives-25/ronan-et-erwan-bouroullec/presentation-3133›, consulté le 11/04/2014.

« The Workbay Office », vitra.com, En ligne, ‹http://www.vitra.com/en-us/magazine/details/the-workbay-office›, consulté le 11/04/2014.

Vidéo: « Ronan et Erwan Bouroullec – Designers » (de Diplômés Euromed-Design), Support: Vimeo, 23:43 mn., © Arte France et und/ Image &Compagnie.

Combinaisons multiples

Nous l’avons vu avec « Les algues » (2004), le principe de combinaisons multiples à partir d’un ou plusieurs modules types est assez présent dans le travail des frères Bouroullec. En effet, les « Algues » sont composées d’un seul prototype produit en série et qui peut être assemblés avec ses semblables. Dans la même lignée, semblent s’inscrire les « Vases combinatoires » (1998) ainsi que le « Zip Carpet » (2001).

Les « Vases combinatoires » sont l’un des premiers projets des frères Bouroullec, développés pour la maison Cappellini en 1998. Ces vases se composent de huit pièces en polyuréthane que l’on peut associer les unes aux autres. C’est à dire que chaque pièce peut être emboitée dans une autre grâce à des emplacements prévus à cet effet. On trouve six récipients et deux plateformes; l’une comportant trois socles et l’autre n’en comportant qu’un seul. Les différents modules sont conçus dans un design absolument épuré et minimaliste. Les formes de ces vases sont souples, douces, présentant de légères courbures harmonieuses. Leur couleur – ou plutôt leur manque de couleur – blanche renforce cette impression de pureté, d’objets immaculés.

Bouroullec R. et Er., "Vases combinatoires", 1997, polyuréthane, dim. variables, huit pièces,  © Morgane Le Gall - Bouroullec.com, (158,75x104,24 mm.).

Bouroullec R. et Er., « Vases combinatoires », 1997, polyuréthane, dim. variables, huit pièces, © Morgane Le Gall – Bouroullec.com, (158,75×104,24 mm.).

Ces « Vases combinatoires » semblent n’aller qu’à l’essentiel, s’étendant dans un esprit de suppression de toute ornementation superflue. Pourtant, ce manque d’éléments décoratifs n’enlève en rien le côté profondément ingénieux de l’objet. En effet, plutôt que s’attarder sur l’absence d’ornementation, il faudrait s’intéresser aux possibilités qu’offrent ces vases. Car c’est justement cet élément précis, qui rend cette création si attrayante.

Bouroullec R. et Er., "Vases combinatoires", 1997, polyuréthane, dim. multiples,  © Morgane Le Gall - Bouroullec.com, (61,1x02,6 mm.)

Bouroullec R. et Er., « Vases combinatoires », 1997, polyuréthane, dim. multiples, © Morgane Le Gall – Bouroullec.com, (61,1×02,6 mm.)

Les huit modules dont sont conçus les vases peuvent être associés les uns aux autres, je l’ai déjà précisé. Cependant, ces associations peuvent approcher les deux milles possibilités alternatives. Les vases comportent un nombre impressionnant de combinaisons, pouvant évoluer au gré des envies de son propriétaire, mais toujours en gardant son caractère zen et harmonieux.

Bouroullec R. et Er., "Vases combinatoires", 1997, polyuréthane, dim. multiples,  © Morgane Le Gall - Bouroullec.com, (104,77x158,75 mm.).

Bouroullec R. et Er., « Vases combinatoires », 1997, polyuréthane, dim. multiples, © Morgane Le Gall – Bouroullec.com, (104,77×158,75 mm.).

Dans la même lignée s’inscrit le « Zip Carpet », également réalisé pour Vitra. Il s’agit simplement de bandes de feutre de laine mesurant 200×75 centimètres, tantôt oranges, marrons, vertes ou noires. Chaque bande est ou peut-être attachée à une autre grâce à des fermetures éclaires placées de part et d’autre du tissus. Ainsi, l’utilisateur peut réaliser de multiples combinaisons colorées, selon ses envies, à l’image des « Vases combinatoires ».

Bouroullec R. et Er., Appartement 50, "Zip Carpet", feutre de laine, fermeture éclaire, 200x75 cm.,  © Bouroullec - Bouroullec.com, (148,16x214,84 mm.).

Bouroullec R. et Er., Appartement 50, « Zip Carpet », feutre de laine, fermeture éclaire, 200×75 cm., © Bouroullec – Bouroullec.com, (148,16×214,84 mm.).

Ces « Zip Carpet » ont été utilisé en 2010 à la Cité Radieuse de Le Corbusier, à Marseille. Les frères Bouroullec ont du agrémenter l’une des Unités d’habitation, l’appartement Cinquante. Ainsi, accompagné de plusieurs autres de leurs créations, comme les « Clouds« , il vient orner le sol en bois de l’appartement, lui apportant une dimension ordonnée mais non moins colorée.

Présentation et détail des objets: ‹http://www.bouroullec.com/›.

« Bouroullec: La Cité Radieuse, Marseille« , bouroullec.com, En ligne, ‹http://www.bouroullec.com/upload/facsimile/erb_appartement50_2010.pdf›, consulté le 08/04/2014.

Tomic Hughes Dana, « Installation by Ronan & Erwan Bouroullec. Le Corbusier Appartment 50 in Marseille« , yellowtrace.com , En ligne, ‹http://www.yellowtrace.com.au/installation-by-ronan-and-erwan-bouroullec-le-corbusiers-apartment-50-in-marseille/, consulté le 08/04/2014.

Vignal Marion « Les frères Bouroullec en toute simplicité« , lexpress.fr, En ligne, ‹http://www.lexpress.fr/styles/design/les-freres-bouroullec-en-toute-simplicite_497203.html, consulté le 08/04/2014.

L’espace autosuffisant

J’aborderais dans cet article certaines oeuvres de Ronan et Erwan Bouroullec s’inscrivant dans un thème qu’il me parait intéressant d’évoquer: l’espace auto-suffisant. J’entend par là des conceptions qui se suffisent à elles-mêmes et sont à elles seules un espace à part entière, qui les séparent de l’extérieur tout en s’y intégrant. Je présenterais la « Cuisine désintégrée » (1997), le « Lit clos » (2000) et la série des « Alcove sofa » (2006).

Bouroullec R.et Er., Cuisine désintégrée, 1997, aluminium, bois, plastique, mousse peinte, 2200x700x900 mm., © Ronan et Erwan Bouroullec - Bouroullec.com, (158,75x97,63 mm.).

Bouroullec R.et Er., Cuisine désintégrée, 1997, aluminium, bois, plastique, mousse peinte, 2200x700x900 mm., © Ronan et Erwan Bouroullec – Bouroullec.com, (158,75×97,63 mm.).

La « Cuisine désintégrée », que nous avons pu voir dans cet article, est l’oeuvre qui a fait découvrir les frères Bouroullec. En 1997, Ronan sort de l’Ecole nationale des arts décoratifs de Paris et propose avec son frère, au Salon du meuble de la même année, la « Cuisine désintégrée ». Ce meuble nomade, détaché des contraintes d’un plan fixe, permet à Giulio Cappelini de les repérer.  Celui-ci, fondateur de l’entreprise de design « Cappelini », confie aux frères de Bouroullec plusieurs projets, dont le « Lit clos », « Spring Chair » ou bien les « Clouds ».

Bouroullec R. et Er., Lit clos, 2000, bois de bouleau peint, acier peint, aluminium, cotton, cabine: 2400x2000x14000 mm., base: 700 ou 1800 mm.,© Morgane Le Gall - Bouroullec.com, (202,4x211,67 mm.)

Bouroullec R. et Er., Lit clos, 2000, bois de bouleau peint, acier peint, aluminium, cotton, cabine: 2400x2000x14000 mm., base: 700 ou 1800 mm.,© Morgane Le Gall – Bouroullec.com, (202,4×211,67 mm.)

Le « Lit clos », justement, est à l’image de la « Cuisine désintégrée », un espace nomade. En effet, à mi-chemin entre le lit et la chambre, il associe ces deux fonctions. D’un côté, le lit peut-être placé dans une chambre matérialisée, une pièce où il ne servira que de lit. D’un autre côté, il peut être placé dans une pièce toute autre, comme un salon ou une salle principale, pour servir à la fois de lit et de chambre. Il assure un espace intime à l’utilisateur, tout en étant ouvert sur l’extérieur. Ainsi, le « Lit clos » n’est pas oppressant grâce à ses nombreuses ouvertures et ses parois fines. Pourtant, aussi fines soient-elles, les parois offrent un sentiment d’intimité suffisant pour se sentir bien. Ce lit existe en deux surélévations différentes, l’une de 70 centimètres, l’autre de 180. Il approche, d’une certaine manière, l’idée que l’on peut avoir d’une cabane urbaine, quittant son terrain vernaculaire, dans les arbres.

Bouroullec R. et Er., "Lit clos", 2000,  aluminium, bois, plastique, mousse peinte, 2200x700x900 mm.,  © Morgane Le Gall - Bouroullec.com, (124,08x158,75 mm.).

Bouroullec R. et Er., « Lit clos », 2000, aluminium, bois, plastique, mousse peinte, 2200x700x900 mm., © Morgane Le Gall – Bouroullec.com, (124,08×158,75 mm.).

Il s’agit ici de ce que l’on pourrait appelé une « micro-architecture » qui s’inscrit dans la même lignée que la « Cuisine désintégrée ». Le « Lit clos » est auto-suffisant, car il peut à lui seul créer tout un espace. Il est un espace à part entière à lui-même, confortable et intime, mais toujours profondément ouvert sur l’extérieur.  Le « Lit clos » n’a hélas été édité qu’en douze exemplaires, aujourd’hui conservés dans des musées et autres institutions. Il s’agit d’une des oeuvres qui a fait réaliser aux frères Bouroullec qu’ils pouvaient évoluer en dehors du marché, comme l’un des frères l’a déclaré dans une interview:

« Il nous a fait comprendre que l’on pouvait mener un travail de recherche efficace en dehors du marché. » (1)

Outre le « Lit clos » et la « Cuisine désintégrée », une autre de leur conception me paraît particulièrement adéquat au thème de l’espace autosuffisant. Il s’agit de la série des « Alcove Sofa » (2006). Ce sont des fauteuils, mis au point pour la société Vitra. Leur concept est relativement simple: ils veulent créer un espace dans un espace. C’est à dire que ces fauteuils peuvent être placés à l’intérieur d’une pièce et réussir à créer à l’intérieur de celle-ci un espace intime.

Bouroullec R. et Er., "Highcove Sofa Highback", 2007, acier peint, aluminium, mousse, tissus, microfibres, fibre de verre, (2 assises) 1640 x 840 x 1360 mm ou (3 assises) 2370 x 840 x 1360 mm,  © Paul Tahon and R & E Bouroullec - Bouroullec.com, (211,67x151,02 mm.).

Bouroullec R. et Er., « Highcove Sofa Highback », 2007, acier peint, aluminium, mousse, tissus, microfibres, fibre de verre, (2 assises) 1640 x 840 x 1360 mm ou (3 assises) 2370 x 840 x 1360 mm, © Paul Tahon and R & E Bouroullec – Bouroullec.com, (211,67×151,02 mm.).

Combinant la fonction de fauteuil et d’alcôve, ils en exploitent les différentes caractéristiques. De dos, le fauteuil peut-être pris pour une paroi isolant l’utilisateur du reste de la salle. Assise à l’intérieur, la personne entre dans un espace confortable et ergonomique, tranquille et reposant, se distinguant de l’extérieur. Ce fauteuil, crée un espace particulier par sa simple présence. Objet non-fixe, comme la « Cuisine désintégrée » ou le « Lit clos », il les rejoint dans leur dimension autonome. En effet, ces trois conceptions, plus que du mobilier et des objets utilitaires, sont de vrais créateurs d’espace. Ils permettent de créer un espace à l’intérieur d’un espace, d’élaborer une dimension intimiste mais toujours grandement ouverte sur le monde extérieur.

 

(1) Fèvre Anne-Marie, « Les frères Bouroullec: hédonistes Underground« , liberation.fr, En ligne,‹http://next.liberation.fr/design/2011/01/20/les-freres-bouroullec-hedonistes-underground_708764›, consulté le 06/02/2014.

Présentation et détail des objets: ‹http://www.bouroullec.com/›.

« Ronan et Erwan Bouroullec. Vivre et travailler« , Vitra.com, En ligne, http://www.vitra.com/fr-fr/magazine/details/ronan-and-erwan-bouroullec-lifework, consulté le 07/04/2014.

Les « Algues » : conception modulaire par excellence

Si je devais choisir une oeuvre représentant le plus le travail des frères Bouroullec, leurs « Algues »,  sont celles qui apparaitraient en premières. En effet, elles sont certainement l’exemple le plus parlant de leur réflexions sur l’espace et sa modification au travers d’une infinité de combinaisons.

Elles sont créees en 2004 pour Vitra, une société suisse de fabrication de meubles designs, proposant des solutions pour améliorer la « qualité de l’habitat ». Ce produit n’est pas la première association des frères Bouroullec avec l’entreprise Vitra. C’est en 2002 que s’effectue le premier contact entre Ronan & Erwan Bouroullec et la société, au travers du directeur actuel de l’entreprise: Rolf Fehlbaum. Rolf Fehlbaum connaissait certaines des réalisations des frères Bouroullec, dont deux de leurs oeuvres les plus emblématiques: le « Lit clos » (2000) et la « Cuisine désintégrée » (1998), auxquels nous consacrerons bientôt un article. Celui-ci est le fils de Willi Fehlbaum, qui a fondé Vitra en 1950, société alors allemande, mais qui deviendra rapidement suisse, suite à un déplacement de siège social à Birsfelden. L’entreprise se concentre sur la production de meubles de designers, bien qu’elle ne restreigne pas son champs d’intérêt à ce seul domaine.

BOUROULLEC R. et Er., Algues, 2004, polyamide injecté, chaque unité: 300 x 40 x 270 mm., © eric & marie – Bouroullec.com, MNAM-CCI (diffusion RMN), (67,73 x 92,6 mm..).

Les « Algues » sont des modules individuels de 32 x 25.7 x 4 cm, en plastique injecté. Ces pièces au titre évocateur (car c’est bien d’algues à proprement parlé dont il s’agit) sont vendues par vingt-cinq et sont disponibles en sept coloris (blanc, noir, vert, rouge, vert-clair, rouge-clair, transparent). Conçues selon des formes organiques, rappelant ostensiblement la nature et ses courbes accidentelles mais harmonieuses, il convient de les associer les unes aux autres. En effet, chaque module peut s’accrocher à ses pairs grâce à des attaches situées à chaque extrémité de leurs branches. Ainsi, une algue n’est pas à concevoir comme une entité autonome, qui se suffit à elle-même. La réelle force de cette conception est l’accumulation de modules, qui permet nombre de combinaisons différentes.

BOUROULLEC R. et Er., Algues, 2004, polyamide injecté, chaque unité: 300 x 40 x 270 mm., © Georges Meguerditchian – Centre Pompidou, MNAM-CCI (diffusion RMN), (9,7 x 13,2 cm.).

Chaque pièce est identique à l’autre, fruit d’une production en série, copie parfaite. Elles peuvent être aisément assemblées à la main. Une attention particulière a été accordée à cette simplicité de montage. Chaque acheteur peut, de cette façon, associer les pièces au gré de ses envies sans difficulté particulière. Ainsi, les « Algues » peuvent être utilisées de différentes manières, sur de plus ou moins grandes surfaces (sachant que 25 modules recouvrent un mètre carré). S’organisant selon l’impulsion, l’envie de son utilisateur. L’accumulation d’algues peut changer leur apparence et l’appréhension que l’on a d’elles. En superposer plusieurs couches viendrait à créer un rideau épais, coupant la lumière, isolant totalement l’espace. Au contraire, n’en disposer qu’une seule épaisseur donnerait une toute autre impression. Le jeu de lumière et d’ombre filtrant à travers les algues, dans des formes souples se trouve totalement transformé, selon leur association. De rideau fin, simple agrément d’une pièce, elles peuvent prendre une dimension monumentale.

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BOUROULLEC R. et Er., Algues, 2004, polyamide injecté, chaque unité: 300 x 40 x 270 mm., © Ronan et Erwan Bouroullec – Bouroullec, (69,32 x 92,6 mm.).

En effet, les « Algues », modules minimalistes, peuvent prendre une envergure presque architecturale. L’accumulation de ces entités peut amener à transformer complètement l’habitat, le recouvrant dans un amas, dans une forêt organique. Lors de la conception du projet, les frères Bouroullec les avait imaginé recouvrir le haut de jardins, le toit d’immeubles. Les algues auraient alors servi de camouflage, offrant à la ville une ornementation plus naturelle. Ou bien comme un rideau épais voulant totalement couper un espace, comme un mur, une paroi infranchissable.

BOUROULLEC R. et Er., Algues, 2004, polyamide injecté, chaque unité: 300 x 40 x 270 mm., © Paul Tahon and R & E Bouroullec – Bouroullec.com, (92,6 x 54,23 mm.).

Les « Algues » sont un bel exemple d’installation modulaire, qui peut transformer un espace en de multiples combinaisons, et offrant de nouvelles solutions pour agrémenter l’habitat. Elles s’inscrivent totalement dans la ligne directrice du travail des frères Bouroullec et leur recherche sur la modification de l’espace; mais aussi sur la possibilité de créer de nombreuses oportunités avec une seule forme. Les combinaisons qu’elles offrent sont infinies et permettent de créer autant d’univers sensoriels différents. Car plus que personnaliser un espace, elles donnent l’opportunité d’expérimenter une ambiance poétique et personnelle.

Présentation et détail des objets: ‹http://www.bouroullec.com/›.

Bajolet Matthieu et Lapointe Thomas, « Erwan Bouroullec: ‘Nos objets doivent pouvoir se reconstituer dans un contexte », revue-entre.fr, En ligne, ‹http://www.revue-entre.fr/?q=content/erwan-bouroullec-nos-objets-doivent-pouvoir-se-reconfigurer-dans-un-contexte, consulté le 05/04/2014.

Gazsi Melina, « Les frères Bouroullec en apesanteur« , lemonde.fr, En ligne, ‹http://www.lemonde.fr/style/article/2013/05/14/les-freres-bouroullec-en-apesanteur_3202309_1575563.html, consulté le 05/04/2014.